Projet divin, liberté humaine

Dans ce monde qui commence à ressentir les « douleurs de l’enfantement », en ce temps noir qui obscurcit la conscience, beaucoup se posent des questions sur la pédagogie divine… Comment un Dieu miséricordieux ou les êtres qui Le représentent et Le visibilisent (tout dépend de nos convictions) peut-Il accepter, et depuis toujours, une telle débauche de malignité, d’horreurs et d’inversion ?

Les réponses sont multiples, mais ce genre de questions semble rejeter ce qui est cependant essentiel : la liberté des êtres pensants et le type de valeurs sur lesquelles se fonde cette problématique !

Car si certains désirent un Dieu intervenant (au sens physique du terme), à partir de quel niveau devrait-Il le faire ? Sachant, comme le disait fort justement le Christ, que toute action est dépendante d’une idée, il ne s’agirait donc, ni plus ni moins, que d’ôter à l’homme (voire à tous les êtres pensants), la faculté de penser, de raisonner, d’utiliser le libre arbitre… Cela ne tient évidemment pas : car cette option est totalement aux antipodes du sentier généré depuis la Création : sentier qui offre la pleine et entière autonomie aux êtres.

L’indépendance des formes pensantes ne saurait donc être remise en question par Celui-là même qui en fit don : à moins de souhaiter des créatures robotisées. Mais ce faisant, comment donc alors ces dites créatures saurait-elles retirer toute la quintessence du combat que nécessite la quête de la Conscience ?

Cela fut répété ailleurs, mais souvenons-nous de l’absolue similitude d’objectif entre le fidéisme et l’hermétisme : pour l’un et l’autre il s’agit de quitter l’Image et de DEVENIR réellement Celui à qui nous nous attachons et pour qui nous nous engageons… Bref, il est ici question de RESSEMBLANCE.

Tel est le Sens de la création et de la Vie… Mais comment donc être ressemblance sans être aussi libre que Celui à qui nous devons nous conformer ? Impossible ! Il ne peut dès lors être question de remettre en cause la liberté de choix personnel : c’est elle qui détermine valeur, hauteur et profondeur de l’engagement souhaité et demandé par Dieu !

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que depuis toujours existent de multiples voies sur terre, elles ne sont effectives (selon la Miséricorde) que pour élargir les possibilités de réponses humaines POUR AUTANT QU’ELLES SE REJOIGNENT TOUTES SUR L’HARMONIE PROFONDE ET DESINTERRESSEE ENTRE TOUS… Cette harmonie ne pouvant que s’appuyer sur la liberté personnelle.

L’important n’est donc pas d’être absolument membre d’une religion, d’une philosophie, d’un mouvement hermétique, ou d’agir en « solitaire » : l’important est d’aimer, l’important est d’accepter d’utiliser sa liberté et de l’unir dans les faits à l’Espoir divin !

A moins qu’il ne soit foncièrement et visiblement maléfique, ce n’est donc pas le chemin qui compte : ce qui importe est la réponse que chacun de nous fournit à l’Appel qui résonne (bien que beaucoup semblent l’ignorer) au sein de toute âme… Réponse qui ne peut être totalement vraie QU’A PARTIR DE LA LIBERTE ! Voilà son importance, sa nécessité, sa fonction…

Le libre arbitre des formes conscientes permet donc trois choix : relativiser, réfuter ou accepter l’Injonction divine. Ceci est factuel mais également mouvant : la plupart des êtres humains (et nombre de saints en sont l’exemple) passent d’un état à un autre. Souvent de l’ignorance à la Connaissance (et donc au juste Sentiment), mais aussi hélas parfois d’une connaissance tronquée vers une déchéance réelle…

Notre liberté est une balance et tout autant une épreuve qu’il nous faut accepter jusqu’au bout ! Et soit elle embellit le combat, soit elle le noircit… Que nous le croyons ou non, telle est la réalité : l’entité humaine, afin qu’elle comprenne puis atteste le Sens le plus éminent du « pourquoi », doit sempiternellement manifester le « comment » !

C’est ce conflit sis au sein même de l’être, de la liberté individuelle, qui lui donne saveur et valeur. Mais c’est aussi là que se niche tout le danger… Car, et il faut avoir la sincérité et la lucidité de le reconnaître, si le libre arbitre n’est pas fécondé par la grâce (aspect fidéiste) ou l’Etincelle divine en nous (aspect hermétiste) bien rares sont les êtres qui peuvent se maintenir constamment sur la Voie évolutive…

Certes nous pouvons tous aimer, même sans Foi ou autre aspect initiatique, mais cette dernière forme coupe néanmoins du « pourquoi » et, bien plus, place la seule nature humaine (non reliée consciemment au Principe Supérieur) en face de ses contradictions, variations et imperfections. Bien peu nombreux dès lors sont ceux qui y trouvent motivation constante et permanente. La chose n’est certes pas grave en soi : il vaut mieux aimer sans foi que repousser le prochain en se disant croyant. Reste que si on analyse la chose sous un angle proche du Souhait divin, le « pourquoi » développe souvent (quoique progressivement) un mental de fer et de très hautes valeurs, ainsi qu’une conscience, un coeur, un esprit fécondés par la Flamme métaphysique, par l’Esprit… Et là se trouve la Force réellement immuable (car éternelle) qui est à même de mettre en relief autant un juste cheminement et des actes sain(t)s, que la possibilité de réajuster progressivement en nous ce qu’il faut.

Si donc aimer est le sens du Projet divin, si on peut le faire sans croire (fut-ce au prix d’énormes difficultés), on peut aussi le faire en croyant (que ce soit en un Dieu personnalisé ou en des puissances qui reflètent ce Dieu). Chacun a le choix. L’essentiel reste cependant L’ATTESTATION de ce Projet dans notre vie.

En finalité, on peut donc dire que l’engeance humaine est responsable, à différents niveaux et selon l’usage de sa liberté, de ce qui se déroule dans le monde ! Il n’y a pas à chercher ailleurs une explication sur l’intensité du mal ! Car quand bien même nous savons que de puissantes adversités métaphysiques et des êtres aussi malveillants que jaloux sont les princes de ce monde, cela n’enlève RIEN à l’implication qui est la nôtre et qui permet, à cause de notre ignorance, nos erreurs, nos imperfections, de lier l’aspect sombre de notre nature aux aspirations des ennemis de tout ordre parfait…

Nous sommes co-responsables du mal : à divers niveaux ! La Divinité, Elle, n’est que l’auteur de la liberté… De fait, et c’est bien sur cela qu’il convient d’insister, c’est bien cette dite liberté qui permet aussi, fort heureusement, de renverser le désordre (en nous et à l’extérieur de nous) et d’être au mieux CO-REDEMPTEURS, ou « simplement » témoins actifs et génereux de l’Harmonie entre tous. A chaque fois que nous établissons un acte qui donne vie au Précepte du Christ (ce qui revient à témoigner de Lui), et au plus la noirceur se dilue! Encore une fois : en nous et à l’extérieur de nous…

L’Age d’Or des uns ou le paradis des autres, bien qu’ils se puissent avoir réalité métaphysique concrète (à chacun ses convictions), s’établissent néanmoins très visiblement là où transparaît ce que bien des Sages, des prophètes, des Guides (voire Dieu Lui-même si on est chrétien) ont répété : l’amour désintéressé (et donc vrai) est la Cause, La Voie et la Finalité ! Tout ce qui contredit cette Vérité mène invariablement à l’erreur, tout ce qui en atteste rapproche de cet Absolu et, surtout, permet à chacun qui le discerne de se resituer par rapport à cette Grandeur offerte à chacun et vivifiée par une acceptation réelle qui ne peut exister que parce qu’existe notre liberté…

Acceptation, Union et Ressemblance ne peuvent être sans notre adhésion ! Et cette dernière ne saurait se concrétiser sans notre libre arbitre…

L’Amour Divin est donc non seulement l’Appel qui depuis l’Origine traverse les Univers, mais aussi la réponse que toute forme pensante, par la Voie qu’elle emprunte et accepte librement et en conscience, se doit de refléter depuis son coeur, à travers son esprit et dans ses actes…

Vers chacun ! Comme Dieu…
Thot
Plus d’infos sur : http://www.theurgie.com

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