Densité et Travail christique

A notre époque où l’on accorde une grande importance à la vitesse et à l’édification d’une vie sociale, bien des personnes sensibles à cette conception des choses s’inquiètent néanmoins aussi de cette apparente difficulté qui semble certifier qu’il vaut mieux n’être pas trop actif dans la vie de tous les jours (sous le plan familial ou professionnel) : ceci parce que, selon beaucoup, cela contrarierait finalement le labeur orienté vers l’évolution spirituelle… Doutes et interrogations affleurent souvent: plaçant, avec une régularité surprenante, nombre d’hommes et femmes en porte-à-faux. Au mieux… Car certains d’entre eux en arrivent également à une véritable abdication : ne percevant pas comment concilier l’aventure dans la matérialité (avec toutes ses exigences) et le cheminement spirituel ! Je pense dès lors qu’il n’est pas inapproprié d’éclairer le sujet et d’insister sur un juste milieu.

Tout d’abord, si d’aucuns souhaitent suivre la Voie de l’Esprit qui, dans les faits, est PROGRESSIVE (mot important) dédensification, il faut établir des priorités et tout autant une discipline de vie ! En conséquence, pour ce faire, rien n’est plus utile qu’une profonde et conséquente introspection…

L’objectif personnel est-il réellement, au final, l’Union avec la Flamme divine en nous (quelque Nom que chacun puisse Lui donner) : et ceci dans un soucis de partage pour l’Humanité toute entière ? Si oui, alors il faut comprendre et accepter que cette démarche est non seulement exprimée et concrétisée par les élans de notre petite personne, mais qu’elle est aussi, et surtout, totalement soumise aux aléas de notre karma et des considérations, bien plus perçantes et mystérieuses, de la Providence…

Ainsi, pour digresser quelque peu, il peut arriver que, pour diverses raisons, ceux qui cheminent sur le Chemin de la Purification rapide (théurgique) ne puissent traduire leur saine impulsion et acter leur désir par manque de place, difficultés liées à la vie familiale ou autres embarras… C’est là une réalité que certains se contentent d’appréhender avec certes des questionnements, mais ces derniers, en règle générale, ne vont pas dans la bonne direction !

Ils se demandent pourquoi, alors que leur souhait est aussi limpide que sincère, diverses vicissitude l’accompagnent… En vérité, et c’est le cas en bien des domaines, l’état d’esprit avec lequel nous jugeons des choses est extrêmement significatif ! Si nous nous en tenons aux sens premiers, bien souvent notre perception est bancale, voire faussée.

La force positive et prépondérante a beau être présente, il est impératif de comprendre qu’avant que de nouvelles et sublimes causes soient créées grâce à nos actions liées au Bien, nous sommes tous redevables d’actions, de pensées, de paroles antérieures qui nécessitent un « traitement », et tout ceci se purge avec lenteur : ce qui atteste donc véritablement non d’une sorte de punition mais, au contraire, d’un acte miséricordieux accordé par la Providence. Ceci pour que nous subissions avec le moins de nuisances possibles (quoi que nous en pensions…) les contrecoups de nos comportements passés et, bien plus, afin de nous donner le temps de la réflexion et nous permettre, à terme, de modifier notre manière de penser (et donc d’agir) et jusqu’à notre structure elle-même…

Dès lors, chacun s’en aperçoit, nous sommes dans un domaine bien moins pernicieux et délicat que ce que nous laisse entendre la lumière inférieure de notre intellect ou notre appréhension première !

Tout ceci peut aisément s’adapter, pour en revenir au début de ces lignes, à l’existence de personnes qui ne sauraient supposément bénéficier d’assez de temps pour effectuer une quelconque démarche évolutive : tant leurs conditions ou contingences de vie les accaparent… Pourtant, à bien y regarder, et à la suite de ce que vous venez de lire, est-ce bien exact ?

Qui donc ne saurait trouver quelques minutes par jour pour se tourner vers la Lumière Impérissable qui l’habite ? Qui donc oserait dire qu’il n’accomplit pas nombre de choses inutiles et que celles-ci ne sauraient se remplacer par une réalité plus constructive et moins terre-à-terre ? Faut-il donc du temps pour prier, pour méditer, pour aimer ?

D’aucuns affirmeront certes toujours, arguments tronqués et fallacieux à l’appui, qu’il leur est impossible de s’alléger du fardeau que la vie matérialiste pose sur leurs épaules… Soit, admettons la chose un court instant. Mais dans ce cas, pour répéter les phrases antérieures, tout n’en revient cependant qu’à une question de choix et d’option. Si la faim est réellement d’ordre spirituel alors on saisira, à plus ou moins long terme, que TOUTE CHOSE, toute activité, toute pensée, tout écrit, toute parole peuvent servir la sainte Cause ! Dès lors, si quand bien même nul ne saurait s’extirper des devoirs et obligations auxquels sa vie l’oblige, il n’est néanmoins personne incapable d’offrir pour ses frères, dans le plus beau des mouvements christiques, ses « corvées », ses désappointements, ses tiraillements, ses tracas, son labeur… D’ailleurs, si ceux qui cheminent consciemment en font autant, même au sein quelquefois de la plus douloureuse tourmente, qui serions nous pour ne pas les imiter ? Dans le périple qui est le nôtre, ainsi qu’au niveau universel, rien ne se perd et tout se transforme. Telle est la Règle ! Comment de ce fait pourrait-on supposer qu’offrir ses « tourments » pour l’Humanité ne serait d’aucune utilité ? La moindre de celle-ci n’est-elle pas d’ailleurs de permettre un travail intérieur qui fortifie Foi et mental ?

L’existence dans la densité à son rôle à jouer, elle permet l’affrontement à la Dualité : joug de la dualité autorisée par les « Dieux » alors qu’ils marchaient encore parmi les hommes ! Mais elle permet surtout d’affronter un ennemi d’autant plus redoutable qu’il gît au sein de notre être et qu’il nous faut non vaincre mais orienter : notre subconscient…

La matérialité n’a pas pour objectif de nous désespérer mais, il convient de le comprendre, de nous hisser plus haut, par-delà les illusions (de tout ordre) : pour autant que nous usions des moyens nécessaires pour ce faire, telles l’abnégation et la juste réflexion intérieure qui, toutes deux, nous portent vers une connaissance accrue et des capacités de réflexions qui sont aux antipodes des échos primaires et futiles que la nature humaine imparfaite (car blessée et ignorante) renvoie par trop souvent à notre petit ego inférieur et sans cesse fragilisé.

Il y a obligation pour chacun, de par notre stature biologique et selon la Loi d’Evolution spirituelle, d’arpenter la densité (afin de pouvoir, à terme, aider à la transfiguration de chaque forme pensante), mais il n’est demandé à personne de s’y noyer !! Quiconque le souhaite peut donc toujours oeuvrer dans un sens saint et vénérable : c’est erreur que de supposer qu’il faille accomplir de grandes choses ! Il n’y a ni grandes ni petites choses au sein de l’Ordre universel dans lequel nous évoluons : chaque pas produit dans la bonne Direction, aussi infime nous paraît-il , est une avancée pour TOUT le genre humain ! Il faut simplement le VOULOIR et l’attester…

Dira-t-on maintenant qu’il n’est rien que l’on puisse offrir ? Chaque pensée et chaque acte peut être sacré : à mesure que l’on accepte et atteste qu’il en soit ainsi…

La Providence accorde à chaque être de quoi accomplir des tâches déterminées, même s’il ne paraît pas ! Chacun est là où il peut porter, s’il y consent, le maximum de fruits… Mais pour le saisir il faut être capable de voir à travers le voile que l’ego imparfait tisse sans fin autour de la réflexion individuelle ! Il n’est donc pas besoin d’attendre que l’ensemble des feux soient verts pour agir, il est question de DECIDER d’agir ! Et de le faire. Soit très visiblement, soit par l’offrande (généralement plus invisible)…

En toutes choses spirituelles, l’impulsion première vient toujours de l’intérieur : l’Esprit Se cherche des serviteurs susceptibles de Le laisser vivre en eux et de s’unir à Sa Lumière ! Mais cet Appel nécessite une réaction sincère et profonde qui nous engage : la réponse est de NOTRE ressort ! Et ce début de dialogue métaphysique, s’il et VRAI de notre côté, illumine alors à ce point que l’on est capable de discerner que nos capacités, facultés, possibilités, disponibilités sont bel et bien présentes et qu’il n’appartient qu’à nous d’en user pour transfigurer cette densité opprimante…

Si la Providence existe réellement, la conséquence d’une telle réalité ne saurait dès lors être liée à l’abandon. Au contraire ! Seul l’esprit fragmentaire et extrémiste peut supposer qu’il faille atteindre une certaine hauteur, une voie dégagée de toute contrainte ou un état évolutif conséquent pour partager la Beauté qui est en tous… Qui cherche trouve. Qui demande recevra ! Qui veut réellement PEUT

Lorsque se lèvent les barrières mentales imposées par des millénaires d’involution sociétale, il n’est rien qui soit impossible ! Pas même l’Evolution de notre nature fragile et blessée : et ce grâce à de multiples initiatives que CHACUN PEUT ACCOMPLIR, et qui sont comme de multiples gouttes d’eau vivifiées s’ajoutant au grand fleuve de la montée vers l’Esprit…

A l’instar de l’Un qui décida un jour de partager un Bien au-delà de tout bien, c’est-à-dire Son Etre même, nous invitant à l’Harmonie totale et véritable grâce à l’Union, en définitive tout est toujours une question d’intention véritable et d’objectif… Et lorsque le But supérieur est découvert, compris et appréhendé justement, quelle excuse oserait-on faire valoir pour se dérober ?

Harmonie
Thot Theurge
http://www.theurgie.com

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