De la périphérie au Centre

La vérité spirituelle, que chacun expérimente dans son propre vécu, se décline fondamentalement sous deux angles. Le plus souvent, pour beaucoup d’entre nous, elle est subjective, partielle et surtout dépendante de nombreux facteurs: on pense par exemple à l’éducation, au relationnel familiale et amical, à l’acquisition et à la compréhension du sacré en vertu de la culture personnelle, sans parler de la réponse, propre et intime, que chacun fournira par l’expérience afin d’harmoniser au possible sa nature avec la Grâce (quelle que soit le Nom que chacun lui donne)…

Ce postulat posé, il ne fait donc aucun doute qu’en dehors d’une réelle Union Mystique (c’est le second angle : auquel je reviendrai), chaque homme a donc sa propre définition de la vérité : définition issue de tout son apprentissage, de sa déduction, de son observation et de son raisonnement exclusif et individuel. S’il est donc vrai qu’on puisse faire partie d’une communauté, l’Eglise Chrétienne par exemple, et se rejoindre sur des dogmes, ces derniers ne seront jamais qu’éléments extérieurs (propres à l’agir de Dieu, à Sa pédagogie) : et en réalité ce qui compte, fondamentalement, c’est la REPONSE que chacun fournit par rapport à cette Oeuvre divine.

C’est à ce niveau que les choses deviennent intéressantes et importantes car, que ce soit dans la sphère fidéiste ou hermétiste, l’égo humain (funeste entité involutive) empêche le grand nombre de quitter la périphérie : là où nous pensons fort maladroitement nous réaliser. A la périphérie il n’y a cependant rien hormis l’Erreur (sous de multiples formes). La Vérité, elle, est au Centre, car elle peut se diffuser dans toutes les directions, et est donc capable de toucher tous ceux qui souhaitent La connaître et en vivre…

Bref il est très fréquent, hélas, d’entendre ou de lire que tel mouvement, telle église, telle foi est la seule et unique détentrice de la Vérité ! Le sous-entendu est clair et manifeste : qui n’en fait pas partie est automatiquement voué aux gémonies, voire à la mort. Mort physique si on est à ce point extrémiste qu’on ne supporte pas la différence d’opinion, ou mort spirituelle si on estime que pour la Divinité toute l’importance s’axe sur le fait de croire ou non en Elle…

A qui sait le voir, le Christ n’a pourtant demandé qu’une chose fondamentale ! Tout le constituant de Son Etre, de Son Commandement, de son Travail, de Son Sacrifice, tout cela ne cerne qu’un unique Principe, l’Amour… Et c’est par ce Chemin, QUI EST REELLEMENT UNIVERSEL car possible pour chacun, que tous peuvent sinon Le connaître (en conscience), au moins Le trouver et en vivre (même sans le savoir)… QUICONQUE aime comme Il aimât (c’est-à-dire sans distinctions d’aucune sorte, sans préalables, de manière sincère, totale et désintéressée), celui-là fait davantage que de déceler ou de percevoir le Christ : il Le ressent et L’expérimente concrètement et en plénitude!

Tout ceci ne peut donc se réaliser en critiquant ou méprisant ceux qu’on estime dans l’erreur au niveau de la Foi ou de l’absence de Foi, car nous ne sommes plus alors dans l’Amour qui est, par nature même, partage, tempérance et tolérance. Le jugement, lui, appartient à un Autre… A ce sujet, l’exemple du Christ est interpellant.

Concernant tout d’abord le fidéisme, et en tenant compte de la civilisation et de l’histoire dans laquelle nous évoluons, beaucoup estiment donc que l’Eglise Catholique Romaine est en perte de vitesse. C’est très probable.. Et sociologiquement c’est d’ailleurs un fait. Mais perte par rapport à quoi ? Et qui faudrait-il battre ? Enfin, déterminant qui est « l’ennemi », de quelle façon conviendrait-il de lutter ?

La notion d’élitisme est souvent utilisée, à juste titre d’ailleurs, à l’encontre d’une certaine communauté qui décida un jour par elle-même, et dans un bel ensemble, de s’autoproclamer « élue » alors qu’elle n’était que choisie… Mais un autre danger se fait jour, pour peu qu’on accepte de le voir. Car combattre la prédominance supposée de quelques-uns, oblige également à ne pas s’exonérer d’un profond et réel examen personnel.

Bien qu’il soit assez sain de mettre en avant les valeurs qu’on estime positives, souvent, trop souvent, celles-ci ramènent uniquement vers soi, vers son mouvement, son église ou sa religion… Sommes-nous réellement ici en présence de la véritable notion de partage tel que le préconisait le Christ et les premiers chrétiens ? En règle générale, on peut s’approcher de pensées différentes et accepter un dialogue, mais ce que l’autre peut apporter sous un angle positif n’est pour beaucoup d’aucune valeur. Autrement dit, et sans généraliser, chacun reste sur une position qu’il veut dominante et sans exclusive. La confrontation est certes moins formelle, mais n’en reste pas moins aussi réelle qu’elle est sourde et diaphane. La cendre couve toujours sous le feu. Certains ne demandant d’ailleurs qu’à l’attiser.

S’il est donc évident pour certains que Chrétienté et Islam (par exemple) peuvent être compatibles ou convergents, en réalité pour qui sait (et ose) le voir, les choses doivent pourtant encore aller plus loin, plus au centre, à l’universel : car TOUTE pensée charitable TRADUITE EN ACTE ramène automatiquement vers le Commandement du Christ. Elle ne saurait donc, logiquement, être rejetée ou méprisée par Celui qui nous donna l’exemple par Sa vie même. Et encore moins sous le fallacieux et erroné prétexte que celui qui applique et concrétise cette Charité ne fasse peut-être pas partie de notre Eglise ou de notre Foi…

A ce titre, il faut donc se demander ce qu’est réellement l’Eglise. Car on mélange très souvent l’Eglise apostolique et l’Eglise Mystique… L’une n’est cependant pas l’autre, et la seconde prédomine sur la première.

Le Corps du Christ est-il composé UNIQUEMENT de fidèles baptisés ? Est-ce la limite de la réalité ? J’ai « quelques » raisons (et quelques doutes) à croire qu’il en soit ainsi… N’oublions jamais, d’une part, que le Travail rédempteur fut accompli sous un angle UNIVERSEL et, d’autre part, qu’il faille SURTOUT (point clé) oeuvrer d’une certaine façon pour unir réellement et durablement notre nature à la Grâce : permettant à cette dernière de nous rendre telle qu’Elle veut que nous soyons, à savoir non plus à l’Image mais à la RESSEMBLANCE… Et ne peut ressembler à l’Amour que celui qui le porte en lui (consciemment ou pas) mais, surtout, celui qui en ATTESTE ! Tout être censé admettra, puisque l’Esprit souffle depuis toujours en qui Il veut, que la chose est donc possible enTOUT homme : quelque soient sa culture, son éventuelle religion ou chemin intérieur, sa race, son vécu.

Quand le Christ dit « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » (sous-entendu sans exclusives, conditions ou prérequis), Il ne fait donc PAS mention d’une quelconque Foi ou appartenance ethnique, sociale, religieuse ou autre. L’accent est mit sur la seule Charité, et sans aucun préalable… Quant on est l’Amour absolu (comme le démontra le Christ), on se donne à chacun et pour chacun (ce qu’Il fit), et on ne SAURAIT rejeter qui que ce soit agissant (comme Lui) avec une pensée, un angle saint et des actes charitables, désintéressés et concrets! Cette réalité logique étant posée, il y a donc quelque erreur (ou suffisance) à prétendre son Eglise ou sa Foi seules susceptibles et capables de mener vers un Souhait et un Objectif qui se veulent pourtant universels : c’est-à-dire accordés à tous, en vertu d’un Sacrifice sans pareil pour l’ensemble.

La parabole du bon Samaritain jette une vive lumière sur cette vérité… Qu’y voyons-nous en effet, si ce n’est un homme croyant (et s’estimant peut-être élu par le simple fait de sa croyance ou de son appartenance) ? Un homme ne réalisant pas néanmoins ce mouvement charitable que le Christ attend de tout être. Nous percevons ensuite un samaritain (c’est-à-dire une personne rejetée par les bien-pensants élitistes de son époque) qui accomplit ce geste éminemment révélateur pour Jésus; geste qui bouleverse la conception antique (et hélas encore trop actuelle) sur l’importance et la primauté des oeuvres charitables, par delà une quelconque Foi.

On remarque donc, par cet exemple assez édifiant, que l’Eglise du Christ, n’est pas UNIQUEMENT l’Eglise Catholique apostolique, mais que ce Corps est bien au-delà et accepte en Son sein (le contraire eût d’ailleurs surpris) tout homme et femme attestant dans les faits du Commandement christique. L’Oint n’a pas seulement demandé à l’Eglise apostolique de l’imiter : Son Sacrifice étant universel et acquis de haute lutte, c’est à TOUS les hommes qu’Il demande la ressemblance! Et ceux qui le réalisent, même hors de Son Eglise par le sacrement du baptême, même en Le méconnaissant par l’intellect ou la foi, démontrent néanmoins qu’ils font bien partie de Son Corps Mystique par les élans de l’Esprit auxquels ils répondent justement, adroitement et sainement.

Voilà, en outre, l’exacte compréhension qu’il faut avoir de la phrase « hors de l’Eglise point de salut… » ! HORS DE TOUT ACTE CHARITABLE, produit par l’Esprit et qui manifeste VISIBLEMENT l’Eglise Mystique, point de salut en effet. Ou alors…il faut oser prétendre que le Christ est un menteur, Lui qui nous a fourni une Recommandation absolue basée sur l’Amour-Harmonie, c’est-à-dire la charité envers tous, SANS PREALABLES ni jugements d’aucune sorte…

Chaque chrétien est donc certes un prince de l’Eglise, et cela détermine d’ailleurs certains devoirs (entre autres ne pas se penser élu ou supérieur), mais CHAQUE homme est aussi potentiellement un membre du Corps Mystique : selon la ressemblance qu’il s’efforcera d’acquérir vis-à-vis de l’Amour absolu qui est Dieu. Ce dernier ne déterminant donc pas l’élection ou l’évolution en fonction de la croyance éventuelle, mais uniquement et principalement de ce qui Lui ressemble en l’homme : et une seule chose est dans ce cas, un seul Sentiment…

Peut-être serait-il primordial de bien saisir une chose : si Dieu existe, quelque soient les multiples divergences de formes que chacun peut trouver chez celui qui n’adhère pas à ses convictions personnelles, il faut tout de même être assez « fermé » ou obtus pour ignorer LE point qui relie chaque opinion! La véritable Religion est d’ailleurs celle-ci : celle qui relie chacun, malgré les différences de forme, dans un Esprit de concorde, autrement dit l’Esprit divin! Ce que veut Celui qu’on peut nommer de différentes manières, c’est non plusieurs tables de banquet, mais une seule : là où se regrouperont tous ceux qui ont compris le Sens premier et ultime et, surtout, qui l’auront appliqué. Car la phrase qui sera entendu à la fin de cette existence ne sera pas « as-tu cru ? », mais « as-tu aimé ? »

Si Dieu devait punir une partie de l’Humanité (mais en réalité elle s’en charge bien elle-même), ce ne serait donc pas parce que la majorité de celle-ci ne Le connaît pas ou L’ignore (ça c’est un trait de caractère qui ne sied pas à l’Absolu, mais juste aux hommes méconnaissants), simplement Le ferait-Il parce que Son Etre même (qui est Amour) ne saurait se trouver en ceux qui n’en usent pas et qui ne peuvent, donc, prétendre à cette Union Mystique (union de la nature et de la Grâce) qui est le Sceau de la Salvation et de l’Evolution! Par contre, celui qui ressemble à Dieu (et cela ne se peut que d’une façon), qui qu’il soit et quel que soit son parcours (même hors fidéisme), ne peut être repoussé ou délaissé puisqu’il atteste e Commandement du Christ de la manière la plus éminente. Saint Paul, lorsqu’il écrit à propos de la Loi Naturelle, explique d’ailleurs cela bien mieux que je ne le pourrais.

On peut donc dire, pour insister sur l’aspect chrétien, qu’il existe donc, certes, une primauté ontologique de l’Eglise Catholique (découlant de la Transmission et de la Tradition), mais celle-ci n’est EN RIEN décisionnaire quant au Salut potentiel, pas plus qu’elle ne l’est évidemment sur la prime et divine réalité amoureuse qui se porte sur TOUS !

Si on pense le contraire, alors il serait temps d’exhumer les textes appuyant cette réalité. Des écrits qui nous diraient que seuls les croyants d’une certaine Eglise ou d’une certaine Foi sont DIGNES du Royaume. Affirmations qui seraient donc en contradiction avec le Précepte et tout le vécu de Qui vous savez… L’Amour, qui n’est pas inconséquent ni injuste, n’a JAMAIS repoussé un homme qui témoigne et atteste de ce Sentiment!

Si on comprend cela à un juste niveau, quel est alors l’intérêt de dénigrer ou mépriser celui qui ne pense pas comme nous ? Surtout si, en plus, il est charitable comme Jésus ? Ne devrais-t-on pas plutôt en être heureux, même si nous divergeons sur certaines données ? Ne faudrait-il pas plutôt louer Celui qui permit à un homme de Lui ressembler en témoignant de Sa Gloire et de Sa Nature dans le monde ? A moins que ce soit justement NOTRE petite gloire personnelle (celle de notre égo, de notre foi supposée ou de notre église) qui nous mène… Rappelons dans ce cas que l’objectif n’est pas d’être meilleur que les autres (ni surtout de s’estimer tel), mais simplement d’être meilleur! Oubliant la paille qu’on croit discerner dans l’oeil d’autrui, pour se concentrer sur la poutre qui nous rend aveugle.

Contrairement à ce que j’ai perçu quelquefois, il n’y a donc aucune raison (ou alors très improductive) de dénigrer l’Amour ou celui qui en atteste! Ce sentiment n’est pas une tare : encore moins s’il est appliqué à l’instar du Christ. Oser le faire, orgueilleusement en plus, c’est ôter à l’Humanité la SEULE chose (comme l’a très bien démontré le Rédempteur) susceptible de l’élever et de l’aider à quitter, enfin, les sombres rivages de l’erreur.

Pour tous mes frères chrétiens, et bien que je vais encore prendre l’exemple du Christ (toujours Lui), il importe de bien comprendre une chose concernant le type de combat à livrer. Fondamentalement, la véritable Eglise chrétienne est un Corps soumis à sa tête (qui est le Christ) et elle est donc, par essence et en opposition aux forces de ce monde, foncièrement martyre ! Car de deux choses l’une : soit l’Eglise et ses membres réagissent COMME les forces adverses (et dans ce cas on ne voit vraiment pas ce qui distinguerait les premiers des seconds), soit elle rejoint la perspective universelle du Christ : celle d’un amour inconditionnel, même pour les négateurs, les inverseurs ou les persécuteurs : ceci néanmoins SANS avoir part avec leurs valeurs improductives, sans RIEN concéder au mal mais, bien mieux, par effet miroir, en le tenant réellement pour ce qu’il est : c’est-à-dire la négation non seulement de Dieu et de Sa Grâce, mais aussi de l’homme…

Evidemment cet objectif et cette attitude sont des absolus : et peu sont susceptibles de les atteindre ! Mais l’important n’est pas seulement le But mais également le Chemin ! Pourquoi ? Tout simplement parce que les deux sont identiques et se nomment Amour-Harmonie ! Si on croit réellement à une salvation, l’essentiel n’est pas le degré ou le niveau de sainteté personnel (qui serions-nous d’ailleurs pour le déterminer?), mais la constance et la charité déployés personnellement pour s’élever et, SURTOUT (par, avec et dans la Grâce) pour élever LES AUTRES !! Car la première étape est dépendante de la seconde… C’est là un point essentiel, que même des fidéistes ou de prétendus initiés négligent, méconnaissent ou repoussent. Les fanatiques de quelque bord que ce soit pensent égoïstement : « moi d’abord« , ou  » moi et mon groupe seulement » : alors que la véritable religion c’est TOUS ENSEMBLES, au-delà des différences, DANS LE PARTAGE ET L’AMOUR, GRACE A L’AMOUR! Tel est (ou devrait être) le lien entre les hommes : car tel est le Lien entre Dieu et Ses créatures.

Avoir le front de repousser les autres, les « différents », masse infecte et indigne, et oser, orgueil incroyable, se faire juge (avant l’heure en plus) à la place du seul vrai Juge, est donc pour le moins inadapté, stupide, improductif et relève autant d’une méconnaissance du Commandement christique, que d’une conception arbitraire et infondée concernant la valeur de chaque homme aux yeux de Dieu… C’est penser que la Grâce est déterminée par la seule Tradition, par un clan, un groupe, une église, une culture, un savoir, une foi. C’est ressembler à ceux qui se pensent élus par le sang! La démarche, sur le fond, est en effet similaire. On ramène le Tout à une expression mineure et indépendante.

Il reste que l’Esprit du Crucifié, mérité au sein de mille épreuves, est libre et s’active MEME en ceux qui ne Le connaissent pas, mais qui sont cependant unis à Lui simplement parce qu’ils témoignent de Sa Nature fondamentale : l’Amour…. N’en déplaise à certains, trop repliés qu’ils sont sur leur propre lumière.

Je pourrais creuser plus loin, et établir facilement le rapport entre ce type d’attitude et le mal : qui est fondamentalement la volonté de ramener à soi ce qui est pour tous, tout en s’éjectant du Centre pour vouloir, erronément et stupidement, rayonner à la périphérie. Seul, évidemment. Et avec l’impression, hélas fausse, d’arpenter la juste Voie… Mais il n’y pourtant que le Chemin du Commandement christique qui soit totalement fondé, et en pensant être les seuls à pouvoir l’utiliser ou être dignes (…) d’en user, l’erreur est des plus absolues!

La meilleure preuve de tout ceci, et c’est bien logique, est encore et toujours Jésus ! Toutes les manoeuvres du mal, si on analyse justement, consistent non seulement à Le FORCER à prendre parti et, en plus, en Lui demandant d’utiliser les mêmes armes que l’ennemi ! On sait, par Sa vie et toute Son oeuvre, comment Il s’émancipa de cette demande !! Même les apôtres, au plus près de Lui pendant des années, osèrent Lui demander avant Son départ : « Seigneur, est-ce maintenant que tu va rétablir la royauté en Israël ?« . Notion et question éminemment élitistes et matérialistes (propre à une certaine communauté, mais ce n’est pas le sujet…). Ce n’est que lorsque l’Esprit fut donné, que les opinions changèrent et devinrent spirituelles et universelles. Et donc comprises dans le sens d’une Grâce offerte POUR TOUS avec la seule exigence d’un travail et devoir personnels qui, intégrés (consciemment ou non) à cette dite Grâce, permet la Communion : Communion qui est le résultat d’un Sacrifice plénier qui n’a fait AUCUNE distinction entre les hommes avant de s’accomplir.

Quant à la véritable distinction, qui existe bien mais n’est PAS du ressort de la relation entre les hommes (et encore moins de leur jugement réciproque), elle ne s’effectue qu’en rapport avec le Commandement du Christ et la faculté dont chacun, personnellement, y aura répondu.

Si donc le Christ a vécu par l’Amour (vers tous), pour l’Amour (à tous), sans se soucier des règles du monde (puissance, corruption de tout ordre, domination, élitisme, suprématisme) j’imagine que beaucoup sauront convenir que cela dénote une raison précise et que, donc, il est demandé à Son Corps Mystique (dont ne font pas seulement partie les membres de Son Eglise apostolique MAIS TOUT HOMME AIMANT, puisque la ressemblance est alors manifeste) d’agir d’identique manière… Il est demandé l’amour, et vers chacun : pas de se penser ou de se dire supérieurs aux autres!

« Cherchez D’ABORD le Royaume des Cieux« … Le jour où on le trouvera dans la confrontation avec le mal alors qu’on use du même arsenal que celui-ci (ce qu’a toujours rejeté le Christ en spécifiant que Son Royaume n’était pas de ce monde), qu’on me fasse signe… Ce n’est pas là que sont la Voie, la Vérité et la Vie… On ne gagne pas contre les puissances involutives avec de telles armes : on ne peut que rendre coup pour coup et donc s’avilir et ressembler à ceux-là même qu’on prétend combattre ! Heureusement, et fixons notre exemple sur Lui, que Dieu ne rentre pas dans ce jeu pervers, car combien d’entre nous seraient encore là ???

A l’instar du christ, le mal (en nous et à l’extérieur) ne se combat PAS par le mal, car dans celui-ci ne se trouve aucune Grâce ! Et sans l’aide de la Grâce, nous savons (ou devrions savoir) ce que nous risquons à coup sûr…

S’estimer élu, se croire membre de la seule croyance ou église choisie à travers l’Univers, méprisant les autres hommes (objectivement ou pas), participe donc aussi de ces élans improductifs et dangereux (l’histoire est là pour en témoigner) qui, loin d’être salutaires, sont aussi autant de pièges tendus non seulement par les forces humaines « régnantes » ou dirigeantes, mais aussi par les puissances non humaines qui savent leur temps compté…

Avant de vouloir déterminer soi-même qui serait éventuellement « en faute » et hors de ce qu’on estime être la juste Voie, il convient donc de bien comprendre qu’agir de la sorte jette en fait une très vive lueur sur notre propre condition qui, dans ces cas précis, est rejet, pitié, élitisme et sentiment de fausse supériorité : toutes choses bien éloignées des agissements de Celui qui aima sans jamais juger tout en demandant une seule chose : l’imitation… Au niveau de l’humilité et de l’amour vrai.

Je pense, et j’en terminerai là pour l’aspect fidéiste, qu’au-delà des craintes (parfois compréhensibles) concernant l’avenir de l’Eglise Catholique et apostolique (assez profondément manipulée – mais comme TOUT pouvoir sur cette Terre), il faut néanmoins se souvenir d’un élément essentiel : la Grâce nous arrive certes de l’Eglise-institution (extérieurement donc) MAIS AUSSI (pour tous les hommes) intérieurement, et les deux se complètent ! Celui qui comprend cela saisit alors, aussi, la signification de la première phrase de feu le pape Jean Paul II :  » N’ayez pas peur… » ! Car cette double trajectoire de la Grâce fait que les ennemis de l’Eglise ne l’emporteront JAMAIS : car il n’est pas en leur pouvoir, quoi qu’ils pensent (et comme semblent le craindre plusieurs), de détruire la Lumière sise en tout être! Lumière qui est projetée A CHAQUE FOIS qu’un homme aime sincèrement : c’est-à-dire sans juger et encore moins condamner ! Rappelant, de la plus concrète, éminente et profonde manière, ce qu’Elle est, de Qui Elle provient et surtout Qui en attesta jusqu’à Son dernier souffle…

Ces fâcheuses notions d’élitisme ou de favoritisme supposés, chacun peut également les retrouver dans la sphère hermétiste : là où certains pensent que Savoir est automatiquement synonyme de sagesse… Tel n’est cependant pas le cas! La véritable Sagesse est non seulement de discerner le But de la création, d’arpenter le Chemin qui est proposé (voire demandé) et, finalement d’atteindre la Finalité en conscience.

Pour qui sait, ces trois processus ne font cependant qu’un! Car le But, le Chemin et la Finalité c’est, encore et toujours, l’Amour… Et s’il est exact que pour les hermétistes la référence est également le Christ, bien que Sa nature diffère du Christ chrétien, à nouveau ce qui importe c’est Son Message, Son Oeuvre et Sa Demande !

L’hermétiste considère, et souvent par le biais d’expérimentations concrètes (dont il n’y a pas lieu de parler ici) que le Christ est le Seigneur de Tiphéret : un Monde, un Etat d’être qui, sur l’Arbre de Vie kabbalistique (celui-ci n’ayant, petite parenthèse, qu’un lien culturel et historique avec le peuple juif), un Monde donc qui s’associe avec le Coeur et les tendances charitables de Celui-ci. Cette notion de Coeur du Christ ayant d’ailleurs été reprise, sous les auspices de la Grâce (et le contraire eût étonné), par certains Docteurs de l’Eglise et intégrée, depuis longtemps déjà, dans la vénération chrétienne.

Ainsi donc, le concept universel de l’Amour, lorsqu’il est bien compris, est identique pour le Connaissant comme pour le Croyant. C’est ce Chemin, et nul autre, qui mène à l’Union de la nature et de la Grâce. De nombreux mystiques, qu’ils soient chrétiens ou pas, n’eurent de cesse de montrer que la Transcendance et l’Extase sont uniquement les fruits et la récompense de ce Sentiment désintéressé et vrai !

Celui qui comprend cela, qui saisit toute l’importance de l’Oeuvre du Christ et surtout s’évertue à L’imiter, ne saurait donc faire erreur! Qu’il soit fidéiste, hermétiste ou méconnaissant de sa nature profonde. Fondamentalement le processus d’Union et d’Harmonie est unique, quel que soit l’itinéraire emprunté, et il se nomme Charité.

Ce n’est donc pas pour rien qu’il est expliqué que Tiphéret seule peut mener à Kéther ! Autrement dit, c’est par l’Amour que peut s’obtenir, si la Divinité L’accepte, l’illumination ! Hermétiquement on peut donc dire qu’il est demandé à l’homme de trouver Tiphéret et d’appliquer ce qu’il en reçoit. Tâche qui n’est pas aisée, pour différentes raisons. Mais travail qui porte une espérance similaire à celle des fidéistes car, et c’est arrivé en plusieurs, c’est Dieu LUI-MEME qui accomplit le restant du chemin, et qui ravit (dans tous les sens du terme) l’âme et l’être en son entier…
Thot

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