Abscondité divine…

Sans réfléchir en profondeur, il est parfois difficile (pour beaucoup) de ne pas relier tel événement négatif ou dramatique à la notion d’un Dieu absent, éloigné, laissant l’Humanité en proie à ses démons… Ou alors, à l’inverse, certains vont jusqu’à estimer que nous avons affaire à un despote céleste… Ces deux cas de figure peuvent-ils correspondre à la réalité ?

En laissant de côté l’aspect hermétiste des choses (qui estime que le Christ représente parfaitement la notion de Coeur aimant), les termes « Dieu sanguinaire, sans coeur et sans pitié » ne peuvent pas davantage s’appliquer, par exemple, au Christianisme !!! La personne du Christ est bien différente… La mort d’innocents, réalité factuelle existant depuis le début, ne fait cependant pas partie de la pédagogie divine !  Ce n’est point, il faut le rappeler, en cette vie qu’une éventuelle punition se dessine : sans cela on pourrait se poser des questions sur la prolifération (à toutes époques) d’hommes pourvu d’un esprit pour le moins méphitique. Le passage ici-bas est simplement la possibilité, donnée à tous, de faire un choix de vie, le Choix de la Vie… Sentence et récompense ne venant qu’ensuite et ne résultant que de notre capacité à vouloir partager (ou pas) les saines et saintes effluves de l’Esprit !

De même que le mal est étranger à l’Etre-Premier (le mal ne jaillissant qu’à partir de la liberté des formes conscientes), ainsi en est-il également de la mort ! L’Eternel ne connaît pas la mort car il n’est que Vie. C’est pourquoi son Nom se dit Dieu des vivants, c’est-à-dire Dieu-de-ceux-qui-ne-meurent-jamais… Ce qu’on appelle « mort » n’est qu’une transformation de l’unique Energie réelle : la Vie (la seule énergie qui soit en définitive)… Si différences entre les êtres il y a, elles sont axées sur la rétribution positive ou l’affliction (opinion fidéiste) et l’évolution ou la stagnation (croyance hermétiste) qui suivent le départ de cette densité dans laquelle nous vivons (ou pataugeons) ! Ce que d’aucuns estiment être la mort est dès lors affaire de créatures inférieures (métaphysiques ou biologiques), et n’est en définitive que la résultante de leur parcours sur terre : lieu où il faut s’affronter à la Dualité (en nous et à l’extérieur de nous).

Qui dit lutte dit donc obligatoirement souffrance ! Mais en cet Univers où tout est entrelacés, mêlés, cette dite souffrance ne peut être indifférenciée : elle touche tout le monde, sans exception. L’innocent comme le coupable y font face. C’est aussi inévitable que la pluie qui tombe sur l’un et l’autre. Et il n’y a là rien d’arbtraire : la différenciation ne s’effectue tout simplement pas à notre niveau de densité.

Il peut donc sembler, à priori, que les douleurs semblent s’accrocher plus conséquemment aux âmes pures, simples, inoffensives, mais est-ce bien exact ? En réalité c’est notre conception de la justice qui fausse la réalité, car nous sommes évidemment plus intrigués et conscentisés lorsque le malheur touche un être innocent. Ajoutons par ailleurs, petite parenthèse, qu’une âme réellement aimante ne se réjouit pourtant pas davantage (sur le fond) quand un homme coupable de maintes mauvaises actions meurt sans avoir changé son coeur : sa liberté mal utilisée est un affront non seulement pour la Divinité, mais également pour tous ceux qui cherchent à Lui ressembler et qui connaissent donc, éminemment bien, le prix que cet être ignorant devra payer à cause de ses actes…

Ceci étant ce n’est pas, répétons-le, en cette existence que s’effectue un quelconque tri ! L’affliction touche autant les « bons » que les « mauvais ». Et ces bons, s’ils ont certes une importance certaine aux yeux de Qui nous savons, ne sont pas davantage touchés que les autres : ils sont simplement soumis à cette funeste règle humaine qu fait que le fort s’acharne sur le faible et, en outre, comme expliqué ci-dessus, la perte d’un innocent nous fait réagir de façon plus aiguë.

Osez donc prétendre (pour faire valoir telle ou telle idée) que la Providence soit impassible à la souffrance voire la disparition de ces dit innocents est pour le moins aussi improbable qu’erroné : si ce n’est dans une certaine littérature tribaliste qui a besoin de justifier et d’appuyer ses élans sur un Dieu vengeur ; Dieu méprisant (selon eux !) une certaine frange de l’Humanité… Tous les autres peuples ou convictions, en fait ! Mais est-ce là ce que disait l’Oint ? On aurait grande peine à répondre par l’affirmative… Dès lors, si ce n’est pas la cas et que le Christ attesta de la réelle importance tout en insistant sur la confiance et l’aspect positif de la Providence, par quels méandres maladif du cerveau faut-il passer pour oser supposer le contraire ?

L’esprit christique est bien autre chose ! Il insiste non sur des aspects négatifs (malheurs, disparitions, douleurs, souffrances) mais sur l’essentialité de la véritable Voie élévatrice et salvatrice. Et le Chemin, la Vérité et la Vie  est unique : c’est l’Amour ! D’où l’expression de Saint Jean (dans son prologue), les actes vertueux et la vie du Christ (qui en attestent, évidemment, tout autant), et le Précepte de ce même Christ, sans parler de Son Sacrifice… On peut également établir des liaisons avec l’Alpha, la Voie et l’Omega : on retombera toujours sur l’Amour (le vrai, le désintéressé) !

Analyser tout ceci nécessite donc de replacer les choses en fonction de l’importance et, à ce niveau, il convient de bien saisir (et comprendre) que ce n’est pas ici-bas que s’établit la Justice au sens général du terme! Cette dite Justice peut certes jaillir depuis un être en COMMUNION (c’est-à-dire qui a dépassé l’Image et vit de la Ressemblance), mais la choses est surtout individuelle et personnelle. Chacun peut aisément percevoir que ce n’est pas le cas au niveau mondial…

De fait,et c’est une notion qui échappe même à bien des âmes ferventes, nous avons tendance à vouloir la Victoire du Bien sur le mal dans un sens excessivement (voire exclusivement) physique. Ceci est certes normal (nous sommes dans la densité), mais c’est inapproprié et trop tôt (au niveau de la généralité)!

Le problème vient surtout que la plupart ne peuvent percevoir la Gloire et la Victoire du Sacrifice christique sous un aspect spirituel : alors qu’inversément il est notoirement visible que le mal continue de croître et semble s’imposer dans notre monde dense. Pourtant, ce n’est pas parce que nous ne discernons pas totalement certaines choses qu’elles n’existent pas et n’ont pas sens…

Il reste que c’est bien à partir du Don personnel du Christ que non seulement le Pardon fut concrétisé, mais que la défaite des Négateurs, même s’il ne semble pas, est totale !! Il faut simplement relier ceci à une réalité qui, bien qu’invisible, est cependant totalement objective (encore qu’éprouvante pour le mental): Dieu et tous ceux qui Le suivent REELLEMENT (c’est-à-dire tous ceux qui attestent du Commandement) gagnent…en perdant… Difficile à entendre (et encore plus à comprendre) mais comme il fut permit à certains êtres métaphysiques d’avoir « quelque » pouvoir sur cette terre, il est également toléré que ce pouvoir s’exerce JUSQUA LA FIN et soit partagé avec les hommes aux tendances toutes aussi néfastes! Non pour leur faire plaisir, mais pour l’édification des aimants, des justes, de ceux qui suivent le Christ.

Malgré l’apparent silence divin, les opposants (métaphysiques et physiques) n’ont donc pas gagné : c’est même exactement tout le contraire : pour eux et pour tous ceux qui, à travers le Temps et l’espace, agirent d’identiques manières. Les véritables victorieux du passé, du présent et du futur, sont les hommes qui mettent en application, comme le Christ, Son Précepte ! Cela ne se voit pas visiblement sur cette sphère, mais telle est cependant la réalité.

Du côté divin, donc, l’objectif est autant de laisser croître les plus belles plantes avec les plus mauvaises (ce qui permet le Choix libre des hommes) que, dans la Dualité, d’aider ceux-ci à rejeter au loin tout ce qui nuit à l’Evolution consciente.

Du côté humain, il est demandé une fidéiste confiance, en plus de ne pas se résigner ou d’accepter stérilement et passivement le mal et la souffrance mais, au contraire, de savoir (SANS S’ATTARDER SUR LE FAIT) que participer à l’Oeuvre divine entraînera cependant aussi l’un et l’autre !! Tout comme le Christ le prouva, l’Oeuvre divine manifestée concrètement et durablement est AUTOMATIQUEMENT confrontation avec les forces négatives de ce monde (qu’elles quelles soient). Ce n’est pas pour rien que Sa seule présence obligeait les démons à se dévoiler…

En définitive, l’abscondité divine est en réalité une Promesse (pour qui sait voir) : celle qui nous invite certes au combat, mais un combat que l’Un investira néanmoins AVEC NOUS ! De fait, lorsque cela survient, le silence supposé est néanmoins empli d’une Présence que peuvent uniquement discerner les Guerriers de Lumière : c’est-à-dire les aimants véritables, ceux qui savent et agissent en conséquence… Ceux qui partent de l’Imitation pour atteindre la symbiose !

Se tenir à l’écart apparent du monde ne signifie donc pas l’ignorer, le repousser ou le délaisser ! On ne fait pas jaillir un Univers à partir de Son Etre pour le nier ensuite… Le grand Espoir divin pour la Création, c’est-à-dire l’union de la nature humaine et de la Grâce (union qui dépasse l’image et génère la Ressemblance) nécessite juste que la liberté humaine se hisse avec effort, constance et confiance tout en adhèrant aux impulsions de la Grâce afin que Celle-ci, progressivement et via une nature transcendée, puisse se partager vers tous les hommes. Cela s’appelle une Communion…
Thot
http://www.theurgie.com

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